Ce blog rassemble pour l'essentiel mes textes parus dans la presse suisse romande, notamment dans l'Impartial/l'Express, Gauchebdo, le Courrier, Domaine public et le Temps.

20 septembre 2010

Les caisses-maladies mentent grossièrement !


Une vaste campagne d'affichage couvre actuellement les murs de nos villes pour glorifier les caisses-maladie, très probablement financée d'une façon où d'une autre avec l'argent de nos primes. Comme si cela n'était pas assez scandaleux, on peut lire sur une de ces affiches que les caisses n'ont « pas le droit de faire de profit ». Cela est un mensonge si grossier qu'il devrait être poursuivi en justice, mais je ne sais pas s'il existe une loi qui interdit la diffusion volontaire de fausses informations par des moyens de communication de masse.
Rappelons que si la LAMal interdit bel et bien aux caisses-maladie de faire du profit sur l'assurance de base, elles ont tout à fait le droit d'en faire avec les complémentaires. En quelque sorte, les caisses-maladie travaillent à but non lucratif le matin et cherchent à gagner le plus d'argent possible l'après-midi (à moins que cela soit l'inverse). C'est ce système bizarre qui crée la confusion et permet aux caisses-maladie de nous mentir toute la journée.




Envoyé à tout mon fichier presse. Publié, paraît-il, dans le Nouvelliste et le Courrier

15 septembre 2010

Le PLR est-il vraiment contre la bureaucratie?

Difficile de ne pas hurler de rire en apprenant qu'un parti gouvernemental, en l'occurrence le Parti libéral-radical, lance une initiative pour lutter contre la bureaucratie. La « montagne de papier » qu'ils dénoncent à juste titre, c'est eux qui l'ont érigée.

Lorsque dans les années 60, le POP a lancé une initiative pour augmenter les rentes AVS, les partis gouvernementaux ont préféré créer le deuxième pilier. Deux systèmes de retraite au lieu d'un: bravo pour la simplicité. Des centaines de milliers de gens sont obligés de changer de caisse-maladie chaque année et la droite ose appeler cela libre choix. Dans nôtre drôle de pays, plutôt que de calculer en une seule fois l'argent que le salarié doit à la collectivité (ou l'inverse), différents services facturent séparément impôt cantonal, impôt fédéral, AVS-AI, deuxième pilier, assurance-maladie, assurance-accidents, taxe déchet, voire taxe militaire, tout en reversant simultanément des allocations familiales et des subsides pour l'assurance-maladie. Autant imaginer un supermarché avec des caisses séparées pour les bananes, les raisins secs, les melons et la salade. Tout cela complique non seulement la vie des citoyens, en particulier les petits entrepreneurs, mais amène également toutes sortes d'injustices et d'incohérences, comme ces cas de personnes qui se retrouvent avec moins d'argent quand leur salaire augmente. La seule fonction de cette ridicule usine à gaz, c'est de donner argent, pouvoir et prestige aux juristes et aux politiciens qui la maîtrisent.

Impossible de ne pas signer une initiative qui affirme que «toute personne a droit à des lois compréhensibles et à leur application simple, non bureaucratique et efficace», mais non sans dénoncer le double jeu de ceux qui la lancent.