Mme A, propriétaire à 100% de son
logement, gagne 3000 francs, sans loyer à payer. Sa collègue Mme B
paie CHF 1000.- de loyer, pour un logement identique à celui de Mme
A, mais gagne 4000 francs car elle fait des heures sup'. Mme A et Mme
B ont donc exactement le même niveau de vie. Elles paient le même
impôt, car l'Etat considère correctement que Mme A jouit d'un
revenu en nature de CHF.- 1000.-, un revenu de pierre bien solide,
qui n'a rien de “fictif”. Mme A pourrait d'ailleurs le
transformer en revenu monétaire à tout instant, simplement en
prenant un locataire.
Il est ahurissant que la majorité de
la classe politique, y compris des socialistes égarés, puisse
considérer que Mme A, la propriétaire, soit victime d'une
injustice. Si quelqu'un mérite une baisse d'impôts, c'est plutôt
Mme B, la locataire, qui doit travailler plus que Mme A pour le même niveau de vie.
Certes, Mme A a dû travailler pour
acheter son logement. Il n'en demeure pas moins qu'elle bénéficie
d'un supplément de revenu, car elle jouit de son logement sans que sa valeur ne diminue. Elle gagne donc de l'argent grâce
à sa fortune, au même titre que si elle l'avait investi en bourse.
Il est juste que ce supplément soit imposé.
Les notions de mérite et
d'enrichissement par le travail sont centrales dans notre société.
Pourtant, la majorité semble estimer que l'argent gagné avec de
l'argent doit être moins imposé que l'argent gagné en travaillant.
C'est à se demander si les historiens du futur y comprendront
quelque chose.