Ce blog rassemble pour l'essentiel mes textes parus dans la presse suisse romande, notamment dans l'Impartial/l'Express, Gauchebdo, le Courrier, Domaine public et le Temps.

01 octobre 2012

Et si on revotait ?

Le 23 septembre, la majorité des Neuchâtelois s'est exprimée en faveur d'une amélioration du réseau ferroviaire. En effet, aux 49,7 % de « oui », il faut ajouter les voix de celles et ceux qui ont crû à toutes sortes de projets alternatifs, malheureusement aussi illusoires les uns que les autres. Nos élus sont pour l'heure dans le désarroi. Alors qu'ils savent au fond d'eux-mêmes qu'il n'y a que deux options envisageables, rénover la ligne actuelle ou revoter sur un tunnel en ligne droite entre les deux villes, ils n'osent défendre ni l'une ni l'autre, et prétendent être à la recherche d'une troisième possibilité imaginaire, le plan miracle auquel personne n'aurait encore pensé, après des années et années de réflexion.
 Il est fréquent en Suisse que des projets refusés une première fois par le peuple soient finalement acceptés sous une forme légèrement modifiée. Ceux qui ont voté « non » par révolte contre l'actuel gouvernement cantonal auront l'occasion en avril prochain de faire tomber les têtes qui leur déplaisent. Peut-être le nouveau Conseil d'Etat aura-t-il la crédibilité nécessaire pour faire passer un Transrun bis, en faisant moins de gaffes et en prenant en compte les craintes des opposants, par exemple en proposant un financement sur 50 ans plutôt que 25 ou en introduisant dans l'article constitutionnel des garanties pour les régions qui craignent d'être délaissées. Il conviendrait que les partisans du projet se mobilisent, par voie de pétition ou d'initiative, pour demander un nouveau vote. Cela donnerait à nos élus la justification dont ils rêvent pour pouvoir donner une deuxième chance au Transrun devant le peuple. Personnellement, aux prochaines élections, je ne donnerai ma voix qu'à des candidats s'engageant à faire voter un Transrun bis. Croire que nous ne revoterons jamais, c'est penser que le peuple est imbécile, car il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.