Ce blog rassemble pour l'essentiel mes textes parus dans la presse suisse romande, notamment dans l'Impartial/l'Express, Gauchebdo, le Courrier, Domaine public et le Temps.

09 janvier 2009

Avancée démocratique: inquiétude des autorités helvétiques.

Plus de 60 000 signatures valables ont été récoltées contre la loi sur le
passeport biométrique. Phénomène extraordinaire, car, comme nous le disent
l'Impar et l'Express du 8 janvier, "ce résultat n'a pas été obtenu par une
grande organisation politique ou de société civile: c'est le résultat des
efforts de groupes de jeunes qui ont su exploiter Internet en leur faveur"
(même si L'Impar et l'Express omettent de mentionner certaines
organisations ayant participé à la récolte de signatures, comme par
exemple le POP et le fan-club du FC Zurich).
Le vice-chancelier de la Confédération nous le rappelle: "Il n'y a eu
aucun vrai débat préalable lorsque la question a été discutée aux
Chambres". Il est réjouissant de
constater que les citoyens, ne se sentant pas représentés par le monde
politique, ont décidé d'agir.
Bizarrement, nos autorités semblent plutôt s'inquiéter de cette
vitalité démocratique. Le Conseil fédéral a entamé une réflexion,
préoccupé non par le fait que la loi avait été votée sans vrai débat,
mais au contraire par la réaction des citoyens, parce qu'il serait
devenu trop facile, à cause d'Internet, de récolter des signatures.
Nos ministres reprendraient-ils à leur compte la fameuse phrase de
Berthold Brecht: "le gouvernement a perdu la confiance du peuple, il
faut changer le peuple"?
Cette fantastique récolte de signature m'amène à en espérer d'autres,
notamment au sujet du scandaleux montage financier concocté l'an
dernier au profit de l'UBS. Pour être bref, et contrairement à ce
qu'avancent MM. Merz et Couchepin, tout a été combiné pour que cette
banque ne doive pas rembourser la totalité de l'argent qu'on lui
prête. Devant ce scandale, le recours à la démocratie directe s'impose
et l'idée d'une initiative fédérale a été avancée dans ce canton à la
fin de l'an dernier. Les événement récents m'incitent à espérer que
les pessimistes se trompent quand ils affirment que la récolte de 100
000 signatures représenterait une tâche trop gigantesque pour être
réalisée sans le soutien d'un grand parti politique.