Ce blog rassemble pour l'essentiel mes textes parus dans la presse suisse romande, notamment dans l'Impartial/l'Express, Gauchebdo, le Courrier, Domaine public et le Temps.

28 juin 2012

Commerçants, laissez-nous vivre !

Il y a quelques années, plusieurs milliers de citoyens signèrent une pétition demandant que la Place du Marché de La Chaux-de-Fonds devienne une zone piétonne. Certains petits commerçants des alentours se mobilisèrent pour torpiller cette idée. Résultat, la place n'est libérée que pour des événement temporaires. Voilà maintenant, nous apprend l'Impartial du 21 juin, qu'« il n'est plus question, dans la configuration actuelle, de boucler la place pendant un mois ». Ainsi, il n'y aura un écran géant que pour les trois derniers matches de l'Euro.
Pourtant, Mesdames et Messieurs les commerçants, vous osez encore protester contre ce compromis du compromis. Plutôt que d'empêcher la ville de vivre, pourquoi ne profitez-vous pas des manifestations qui ont lieu sur la place pour lancer des offres promotionnelles et gagner de nouveaux clients ? La situation de vos établissements vous prédispose à attirer les gens qui aiment parcourir la ville à pied. Les zones piétonnes qui existent dans toutes les villes de Suisse, sauf la nôtre, profitent à de nombreux petits commerces. Si vous souhaitez vous concentrer sur la clientèle motorisée, peut-être devriez-vous songer à vous délocaliser à proximité d'une autoroute.


P-S.: m'étant rendu compte que la deuxième partie du texte était un peu trop virulente, je l'ai réécrite. Voici donc, ci-dessous, la version que j'aurais souhaité publier. Toutefois, à la suite d'une erreur, l'Impartial a malgré tout fait paraître la première version ci-dessus. Bien que je regrette un peu cette erreur, le texte publié m'a tout de même valu un certain nombre de félicitation. Pourtant, ces mêmes commerçants protestent encore contre ce compromis du compromis. Je ne doute pas que quelques-uns perdent de l'argent parce que leurs clients ne peuvent plus se garer. Mais ces sommes sont certainement dépensées dans d'autres boutiques ailleurs en ville. A moins qu'on leur donne un statut de fonctionnaires, les commerçants dépendront toujours des circonstances extérieures. Les chanceux y gagnent. Les malchanceux, malheureusement, y perdent. Cela ne leur donne pas pour autant le droit d'imposer leur loi et d'empêcher la ville de vivre.

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