« Qui ose critiquer la pensée
dominante ? » Tel est le titre d'un article d'Andreas
Höffert (le Temps, 7.5.12), qui se lamente à juste titre du manque
d'idées des économistes « orthodoxes », qui n'ont rien
à proposer pour sortir de la crise. Aveu magnifique de la part d'un
économiste en chef de l'UBS ! A première vue, il est vrai, la
crise est mystérieuse. Pourquoi l'économie ne fonctionne-t-elle
plus alors qu'il n'y a eu ni tsunami, ni guerre, ni épidémie ?
En fait, il s'agit d'un simple problème de lubrification. Les
échanges sont bloqués parce l'argent, qui est à l'économie ce que
l'huile est à un moteur, ne circule plus suffisamment. De nos jours,
dans une grande partie du monde, ceux qui contrôlent la richesse
font la grève de l'investissement : le peuple des moutons, trop
tondu, n'a plus assez de laine et n'est plus un placement rentable.
Sans investissements, l'économie ne peut pas redémarrer. Si
l'économie ne redémarre pas, les investissements continueront à ne
pas être rentables. Voilà un cercle vicieux dont nous ne sommes pas
près de sortir. Comment les Etats pourraient-ils à la fois se
désendetter et investir, sans chercher le profit, l'argent que la
finance ne veut plus investir ? Comment donner à la population
le pouvoir d'achat qui permettrait de relancer l'économie ?
Cela semble impossible, à moins de mieux redistribuer les richesses.
Mais il s'agit visiblement d'une idée bien trop audacieuse pour
M.Höffert et les économistes orthodoxes.
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